Le 12 juin 2025 : obtenons la relaxe pour les postier·es du 92

En 2014, des dizaines de postières et postiers se mettaient en grève dans les Hauts-de-Seine (92) pendant 170 jours. Un coup de colère contre la normalisation de la précarité et contre la multiplication des « réorganisations » dans la distribution du courrier.

La Poste adopte pendant des semaines une position de refus total de négocier. Pourtant la grève finira par déboucher sur la titularisation de précaires et le report des réorganisations.

C’est dans ce contexte que Gaël, Yann, Mohamed, Dalila et Brahim, syndicalistes à La Poste, risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Pourquoi ? Pour s’être rendus – pendant cette grève – deux fois au siège national de leur entreprise pour obtenir des négociations.

La Poste, elle, ne parle pas de négociations, ni même de grève mais de « violation de domicile professionnel » et de « violences ». Si le grief de « violation de domicile professionnel » était retenu cela serait un précédent grave pour les postiers et les postières mais en réalité pour l’ensemble du monde du travail. Se rendre au siège de sa propre entreprise n’est pas un délit et surtout pas une « violation de domicile », faire grève n’est pas un crime, défendre les intérêts des salariés ne doit pas conduire sur les bancs des tribunaux et encore moins en prison.

Les « violences » dont ils sont accusés sont inexistantes. Par contre quand les grévistes étaient à l’intérieur du siège national de la Poste pour obtenir des négociations, les vigiles privés sont intervenus physiquement pour les empêcher de circuler et ont tenté physiquement de les sortir. C’est bien parce que les faits reprochés n’allaient pas au-delà de faits de grèves que personne ne pensait voir ressurgir cette affaire plus de onze ans après et alors qu’un protocole de fin de conflit avait été signé entre les grévistes et la direction en juillet 2014.

Ce n’est qu’au moment de la mise en place des CSE que cette affaire a refait surface. En réalité ce qui dérange la direction de La Poste c’est que malgré la révocation et le licenciement de Yann et Gaël, ceux-ci sont toujours très actifs auprès de leurs collègues et en particulier contre les réorganisations incessantes qui suppriment des emplois et dégradent les conditions de travail et la qualité du service.

La rancune de la Poste est tenace. Notre détermination à exiger la relaxe pour nos collègues postiers et camarades syndicalistes l’est tout autant. Nous appelons à être très nombreux et nombreuses à nous rassembler lors de l’audience au TGI de Paris le 12 juin prochain à 12 heures.

Parmi les cinq syndicalistes poursuivis, il y a Yann Le Merrer, qui a été révoqué en 2015 : c’est le premier fonctionnaire révoqué depuis les années 1950 pour avoir visité des centres postaux et avoir pris la parole auprès de ses collègues, c’est-à-dire pour son activité syndicale. Et il y a Gaël Quirante, licencié en 2018, après que la ministre du travail de Macron, Muriel Pénicaud, avait donné son autorisation pour que la Poste puisse se débarrasser de lui, malgré les avis contraires du rapport de contre-enquête, de l’Inspection du travail et du précédent ministre du Travail, Xavier Bertrand, peu soupçonnable de sympathie vis-à-vis des militants syndicalistes. Gaël a été licencié mais il a pu garder la possibilité d’intervenir syndicalement dans tous les bureaux de poste, après 15 mois de grève avec ses camarades de la Poste du 92.

L’examen futur par la Cour Européenne des Droits de l’Homme du recours déposé par Gaël pour sa réintégration nous offre l’opportunité d’exiger que nos deux collègues et camarades soient réintégrés de plein droit au sein de leur entreprise ainsi que tous ceux et celles qui ont été révoqués ou licenciés pour des faits syndicaux. Derrière les cas emblématiques de Yann et de Gaël, se joue le sort de toutes celles et ceux qui se battent sans relâche contre toutes les politiques menées à l’encontre des intérêts du monde du travail. Faisons du 12 juin le procès de la répression patronale et d’État, l’occasion de ne plus subir, mais au contraire de faire bloc !

Je signe l’appel !

Parmi les premiers signataires :

Personnalités : 

Rodéric Aarsse, maire adjoint de Malakoff, secrétaire régional des écologistes Ile-de-France - Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière - Rodrigo Arenas, député La France insoumise - Olivier Besancenot, porte-parole du NPA-L’Anticapitaliste - Annah Bikouloulou et Emma Chevalier, Secrétaires nationales des Jeunes Ecologistes - Cédric Briolais, La France insoumise 78 - Antoine Boulangé, co-secrétaire de la CGT FERC Sup - Aurélien Boudon, secrétaire national de l’Union syndicale Solidaires - Ugo Bernalicis, député La France insoumise - Kader Chibane, président du pôle écologiste conseil régional d’Ile-de-France - Eric Coquerel, député, La France insoumise - Alma Dufour, députée La France insoumise, 4ème circonscription 76 - Jérôme Fichet, CGT Safran Harfleur - Fabien Gay, directeur de l’Humanité, sénateur PCF de la Seine-Saint-Denis - Philippe Juraver, La France insoumise - Rachel Keke, La France insoumise - Gérald Le Corre, CGT - Inspection du Travail - Frédéric Lordon, écrivain et économiste - Amar Lagha, secrétaire général Fédération CGT Commerce - Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur - Armelle Pertus et Selma Labib, porte-paroles du NPA-Révolutionnaires - Thomas Portes, député La France insoumise - Pierre-Olivier Poyard, Mouvement de la Paix - Sandrine Rousseau, députée Les Ecologistes - Danielle Simonnet, députée pour l’Après, Paris - Anthony Smith, inspecteur du travail, député européen La France insoumise - Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes - Assa Traoré, Comité Justice et Vérité pour Adama - Aurélie Trouvé, députée La France insoumise - Anthony Toueilles, conseiller municipal de Malakoff - Jihad Wachill, président du conseil francilien du Mouvement de la Paix

Organisations syndicales : 

L’Union syndicale Solidaires - La Fédération SUD-PTT - Solidaires 92 - La FSU 92 - l’Union départementale CGT 92 - La Fédération SUD Commerces et Services - La Fédération SUD Emploi - SUD FEDEX - La Fédération Solidaires de l’Industrie - Solidaires RATP - Solidaires Informatique - La Fédération Solidaires étudiante-s - Le Bureau National de l’UNEF - L’Union Étudiante - La C.N.T Fédération PTT - ATTAC - Syndicat des avocats de France-Paris - La Compagne Jolie Môme - Solidaires 76 - Solidaires 14 - Solidaires 09 - Solidaires 06 - Solidaires Villejuif - Solidaires 83 - Solidaires 04 - Solidaires 14 - Solidaires 57 - SUD Poste 92 - SUD Poste 78 - SUD PTT Gwa - SUD PTT 25 - SUD PTT 06 - SUD PTT 56 - SUD Industrie Francilien - SUD Santé-sociaux 32 - SUD Santé AP-HP - SUD Aérien - SUD Education Paris - SUD Rail - SUD Rail Centre-Val-de-Loire - La Fédération CGT Commerce - La CGT Info-Com’ - La CGT Travail Emploi Formation Professionnelle (CGT TEFP) - La CGT FAPT de Corse du Sud - La CGT FAPT du Cantal - La CGT TUI France - La CGT GEODIS de Gennevilliers (92) - La CGT Safran Nacelles - La CGT Métro de Villeneuve-la-Garenne (92) - La CGT CRAMIF - UL de la CGT Harfleur - UL de la CGT Guingamp (22) - UL de la CGT Gennevilliers (92) - UL de la CGT Saint-Etienne-du-Rouvray-Sotteville les Rouen Oissel - UL de la CGT Elbeuf - UL de la CGT La Courneuve - UL de la CGT Lille - UL CGT Bordeaux Nord - UL CGT La Garde et Est toulonnais - Collectif CGT Monoprix IDF - La CGT Educ'action 95 - CGT Educ'action 76 - La CGT FAPT 11e-20e - La CGT France Travail IDF - La CGT Conseil départemental Moselle - La CGT Cheminot Lille et environs - Le CGT SSCAAT - Le MICT CGT de l’hôpital Saint-Antoine - La CGT Santé privée 33 - La CGT maintenance métro - La CGT Prévention-Sécurité 75 - La CGT Keolis Porte des Alpes - L’UNEF Nanterre - L’UNEF Grenoble - L’UNEF Lille - L’UNEF Lorraine - L'UNEF Le Mans - Le Poing levé - Les Ami.e.s de Sud Poste 92 - La Commission de mobilisation du Travail social Ile-de-France - CSP 59

Partis politiques :

La France insoumise - Le NPA-Révolutionnaires - Révolution Permanente - La Ligue Trotskylste de France - Lutte Ouvrière - La Gauche Révolutionnaire - L’Union Communiste Libertaire (UCL) - Le NPA-L’Anticapitaliste - Union pour la Reconstruction Communiste (URC) - Les Jeunes Ecolos - Les Jeunes Insoumis - Le Parti de Gauche 78

Le préavis de grève Fonction publique pour le 12 juin